L’alphabet tifinagh

Si vous avez entendu parler de l’alphabet tifinagh et que vous cherchez à en savoir plus alors vous pouvez lire les lignes qui suivent.

 

Connaitre l’alphabet tifinagh

L’alphabet tifinagh est un alphabet qui est né vers le 3ème siècle avant J.C. C’est un alphabet dont la direction d’écriture va de gauche à droite, en lignes horizontales. L’alphabet tifinagh sert à écrire et à lire les langues Amazighe, une famille de langues parlées par les berbères. Près de 16 à 30 millions de gens parlent ces langues un peu partout au Maroc, en Algérie, en Lybie, au Mali, au Niger… L’alphabet tifinagh a été créé par Anigouran. Ayant quelque peu disparu depuis l’antiquité, il a fait l’objet d’une réintroduction par les militants kabyles de l’académie berbère au début du 20ème siècle. Cet alphabet existe sous diverses formes que sont : le libyque ; le tifinagh saharien, le tifinagh touarègue et le néotifinagh tel qu’il se présente aujourd’hui au Maroc.

 

Le libyque et le tifinagh saharien

Tout d’abord il y avait le tifinagh qualifié de libyque. Son sens  d’écriture n’était pas fixe et le début de chaque ligne était déterminé par une minorité de lettres appelées lettres (signes) directrices. Chaque ligne constituait en outre un mot phonétique ou un sens complet. Il existait deux types de libyque. L’un était oriental ; c’était le seul à avoir pu être déchiffré (hormis 2 signes). Le libyque oriental (région constantinoise, Algérie, Libye et Tunisie) était influencé par l’écriture punique ; il se présentait en 24 signes. D’un autre côté, il y avait le libyque occidental (iles canaries, côte méditerranéenne de la Kabylie jusqu’au Maroc). Un peu plus primitif, ce libyque avait 13 lettres en plus. Par ailleurs, il y a eu le  tifinagh saharien, le second type de tifinagh. Plus récent, ce tifinagh est aussi appelé libyco-berbère ou touarègue ancien. L’on sait peu de choses à son propos si ce n’est qu’il a des signes supplémentaires et que ses plus récentes inscriptions datent probablement de 200 ans.

 

Le tifinagh touareg et le néotifinagh

C’est ensuite le tour du tifinagh touareg. Ce dernier fait état de quelques divergences d’épellations et de valeurs des signes. Sa principale particularité c’est  la ligature à dernière consonne /t/ ou à première consonne /n/. Pour noter les voyelles finales ce Tifinagh dispose  en outre du signe /ʔ/ qui existe également pour le tifinagh saharien. Les transcriptions du tifinagh touareg débutent avec l’expression « awa nekk [Untel] innân  » à comprendre comme : « c’est moi  qui ai dit ». Le tigfinagh touareg ne répond à aucun ordre précis dans l’énonciation des lettres de l’alphabet. Par ailleurs, très utilisé pour les épitaphes, pour  les déclarations amoureuses et pour les inscriptions sur les objets, ce tifinagh sert aussi récemment pour lutter contre l’analphabétisme. Et, pour finir, il y a le néotifinagh. Celui-ci est né en 1960 grâce à l’Académie Berbère (AB), une association culturelle sise à Paris. Il  a été créé pour standardiser les tifinaghs touarègues.