Il existait dans l’antiquité de nombreux alphabets : Égyptien, Nabatéen, Samaritain, Grec ancien, Lydien…la liste est encore longue. Parmi cette multitude d’alphabets, il y avait également l’alphabet carien.
La présentation du Carien
En réalité, l’on sait très peu de choses sur l’alphabet Carien et sur sa langue. Classé dans la catégorie des langues indo-européennes et plus précisément dans la famille des langues anatoliennes, le Carien était en cours au 1er millénaire avant Jésus-Christ. Le carien est originaire de la Carie, une région de l’Anatolie. Les transcriptions de cette langue datent du 6ème au 3ème siècle avant Jésus-Christ. Ce qui rend la langue carienne si difficile à appréhender c’est qu’il y a très peu de documents qui permettent de l’identifier et de la connaître. Il faut donc rassembler des textes d’un peu partout pour espérer y retrouver du Carien.
Quelques compléments d’informations sur l’alphabet Carien
Les sources d’identification du Carien faisant considérablement défaut, c’est donc en 1981 seulement que son déchiffrement a pu commencer. Toutefois, en dépit des nombreuses zones d’ombres qui entourent le Carien, il apparaît bien vite que tout en restant unique, son alphabet présente de nombreuses similitudes avec celui du grec. Par ailleurs, ayant donné bien de fil à retordre aux savants, l’écriture carienne peut cependant être considérée comme un système mixte qui tient aussi bien du syllabique que de l’alphabétique. Une trentaine de signes composent l’alphabet carien.
Le système d’écriture carien
Par ailleurs, il apparait également que l’orientation de l’écriture carienne peut se lire de droite à gauche (comme en dénote les inscriptions retrouvées en Egypte) comme de gauche à droite (comme en atteste les inscriptions retrouvées en Carie). De plus, les mots de cette écriture ne sont le plus souvent pas séparés. Aussi, il est bon de savoir que ce sont les inscriptions de Memphis (Saqqâra) qui donnent l’inventaire le plus complet sur les lettres de l’alphabet carien. En outre, le carien présente une drôle de singularité ! En effet dans l’écriture carienne, des symboles grecs sont en effet utilisés alors qu’il leur est attaché des valeurs phonétiques complètement différentes; un véritable paradoxe !